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L'Oregône
25 juin 2013

Et l'aventure (re)commence!

J'ai toujours l'impression que ma vie bouge dans tous les sens, je ne sais pas rester en place. Je dois avoir peur de l'ennui, parce que je prends toujours le plus de cours possible, plein d'activités extra-scolaires. Il y a une constante dans tout ça: peu importe ce que la vie me réserve, je prends tout avec le sourire.

C'est ce que je ressens aujourd'hui, puisque je réalise que je suis à un tournant de mon année. L'année scolaire est terminée et je viens de profiter de quelques jours de vacances. J'ai vu mes amis internationaux partir un à un pour rentrer dans leurs lointains pays, cela m'amenant à réfléchir: pourquoi rester quelques mois de plus en Oregon, de surcroît à Eugene, pas la ville la plus excitante des États-Unis? Quelle mouche m'a dont piquée pour ne pas prendre le premier avion direction ma "douce France," ma maison chaleureuse avec ma famille, mes amis qui m'attendent et surtout... un bon saucisson!

L'humeur, ça va ça vient, mais comme je le disais plus tôt, je prends tout avec le sourire. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Eugene est aussi un peu ma maison, et j'ai du mal à imaginer la quitter pour toujours. Et ici je ne parle pas de maison au sens strict de bâtisse "house" mais au sens de foyer "home" avec des amis. Et puis l'ambiance Eugene me manquera sûrement. Les premiers mois je n'arrêtais pas de commenter: "oh les Américains font ci, font ça," je comparais. Et puis petit à petit je me suis faite au côté hippie et contre-culture de Eugene, au point d'en oublier un peu d'où je viens. Même si Eugene est ma deuxième ou troisième maison -je garderai St Augustin en Allemagne comme ma deuxième maison- je n'en reste pas moins Française, et cela, tous mes amis américains pourront vous le confirmer. C'est parfois fatigant d'être en permanence entre deux cultures, deux langues, deux façons de penser. On doit sans arrêt se justifier, servir de médiateur, de diplomate. Au delà de la barrière de la langue, il est difficile d'être vraiment soi même.

Mais, je divague -vague!- je ne suis pas venue pour parler de ça, je suis venue parce qu'aujourd'hui, quelques changements se sont concrétisés dans ma tête. Une sorte de nouveau départ qui a fait rebondir mon coeur, comme si je recommençais une aventure. Le 6 septembre dernier je quittais Lyon pour m'aventurer en Oregon pour une année sur un campus américain, aujourd'hui, j'ai l'impression de recommencer.

Premièrement, le premier changement c'est la maison justement! Je cherchais un nouvel endroit où loger pour cet été. Eugene étant une ville étudiante, les prix baissent pour l'été, j'ai donc trouvé une chambre en collocation un peu plus près du centre ville, et surtout moins chère. J'habiterai plus à l'Ouest, toujours à côté du parc Amazon dans un lotissement typiquement américain. C'est un appartement comme on voit dans les séries télé / films américains. Un bâtiment en bois, sur deux étages type motel, et un appartement avec salon, cuisine, salle de bain et deux chambres. Ma nouvelle colocataire, Jane est très sympathique et s'est déjà proposée de m'aider pour le déménagement. Dimanche ça sera donc l'aventure. Bon, ce n'est pas comme si j'avais beaucoup de choses à déménager, comme je dis: "c'est juste mon lit, mon bureau, ma commode et moi." Et quelques valises... J'emménage donc dimanche, affaire à suivre, et photos du nouvel appartement. Je suis contente -quand je vous dis que je prends toujours tout avec le sourire-, ça fait un peu nouveau départ.

Pourquoi rester en Oregon? Ah oui c'est vrai, j'ai un stage en journalisme à Eugene Weekly. Cela faisait un petit moment que je n'avais pas eu de leurs nouvelles. Ca m'inquiétait un peu. M'avaient-ils oubliée? Et ce soir un email m'annonçant mon premier article est arrivé. Mon coeur a bondi. Qu'est-ce que vous voulez, je ne vis que pour ça, recevoir un email m'annonçant un reportage à venir. Eugene Weekly est un hebdomadaire, nous travaillons en ce moment sur le numéro qui paraîtra jeudi 4 juillet, édition spéciale "Oregon Country Fair." L'OCF c'est un grand rassemblement des contre-cultures, un des plus grands aux États-Unis, plus de 45 000 personnes font le déplacement chaque année pour festoyer. J'en entends parler depuis que je suis arrivée ici, je suis contente d'être restée assez longtemps pour enfin voir ce festival! Ma mission? Je vais écrire un portrait d'une participante au festival. Après quelques recherches, il s'avère qu'elle dirige une troupe de cirque "Girl Circus". Une troupe de ? Nom d'un chien! Le hasard ne fait-il pas bien les choses? J'a-do-re le cirque. C'est une de mes passions. Le rédacteur en chef aurait-il senti cela? En tout cas ce n'était pas sur mon CV. Bref, rien de tel que de recevoir sa première "commande" d'article. Et demain, le stage commence, je vais aux locaux du magazine. Si je doutais un peu il y a encore quelques jours, cet email est comme un rappel: c'est pour ça que je suis venue en Oregon. Je pensais juste prendre quelques cours de journalisme pour "débuter" avant le master, le stage n'était pas prévu. Mais c'est un plus, et maintenant je suis impatiente de profiter de cette expérience.

Et puis, le 4 juillet arrive bientôt. 4 juillet? Oui le jour de l'indépendance, la fête nationale. Deux choix s'offraient à moi. Passer le 4 juillet à Eugene, et monter à Spencer Butte pour dominer toute la vallée et observer les différents feux dentifrice d'artifice de là haut  OU ... aller à Portland? J'avais dit que je retournerais à Portland dans l'été, je ne savais pas quand. La fête nationale est une bonne occasion. Festivals, parades, feux d'artifice, la ville est plus animée que Eugene. Après plusieurs jours de réflection, quelques contacts avec mes amis Portlandais, c'est décidé: je pars mercredi trois juillet au matin pour Portland, et reviens vendredi cinq juillet tôt à Eugene, juste à temps pour aller à mon stage. (Je n'ai que deux jours de présence aux locaux: mardis et vendredis, le reste du temps je m'organise pour les interviews et recherches nécessaires aux articles) Au programme: "Le Bouchon," un resto français que je veux absolument essayer, Powell's la plus grande librairie au monde, le jardin des roses -après tout on ne surnomme pas Portland la rose pour rien-, le jardin japonais, Chinatown, le centre ville, et le quartier artistique. Si le temps se gâte ça sera musée. Et jeudi 4 juillet, c'est festival de blues -quoi de plus américain?- sur les berges avec feu d'artifice en soirée. J'ai donc réservé mes billets de train, j'ai eu des bons prix, et deux nuits en auberge de jeunesse. Bref, Portland me voilà!

Je ne sais pas si ma vie est faite d'événements particulièrement heureux ou si je prends tout naturellement avec le sourire - sûrement un peu des deux- mais en tout cas, aujourd'hui, "je suis contente," pour ne pas citer une jeune bachelière dont le prénom commence par "L" en 2010 après avoir reçu son admission à Sciences Po. Je n'ai que vingt ans mais je vois déjà mes rides du sourire se former. (Je plaisante)

 

-Sinon d'autres nouvelles en vrac-

Je suis allée chercher mon bulletin de l'année à l'université cet aprem'. Ça fait plaisir. A, B+ et P, pas des groupes sanguins, mais mes notes en -dans l'ordre- politique environnementale, politique des droits de l'Homme et l'acquisition de mes crédits pour mon poste de chargée de TD.

Je rencontre toujours des gens... intéressants! (Ou ici encore, je prends tout avec le sourire) Je jouais du piano dans le foyer étudiant cet après-midi et il y avait un Monsieur qui m'écoutait jouer. Vers 16h45 je referme le clapet et m'apprête à quitter les lieux. Monsieur cherche une pianiste pour son groupe de jazz/rock à Eugene. Il m'a laissé sa carte. C'est gentil, mais je pars dans deux mois, alors je ne pense pas faire l'affaire. S'il m'avait demandé en septembre j'aurais peut-être dit oui?

Ensuite je suis allée voir un film: The East. Eco-terrorisme, FBI, sous-couverture, un des genres que j'aime. Plutôt atypique, pas le film américain moyen avec une fin super prévisible. Bon allez, c'est quand même un poil prévisible, mais ce qui m'a fait pencher c'est que j'étais venue avec des pré-conçus et ils sont arrivés à me convaincre qu'il n'y aurait pas la fin que je pensais ... et en fait si! Bref, je n'en dis pas plus, allez voir le film quand il sortira en France.

Oh et puis, je l'ai déjà posté sur facebook et raconté à mes parents mais l'autre jour j'ai été prise d'un fou rire. J'étais assise dans le canapé, tranquille, en train de lire un bouquin quand quelqu'un a toqué à la porte. J'ouvre, oh chouette une pétition. Pour la journée internationale de la paix, ah ben c'est dur de dire non. Du coup je sors mon excuse pourrie qui marche la plupart du temps: "Oh désolée je suis Française, je ne serai pas là en septembre prochain." Que n'ai-je pas dit? Monsieur parlait Français -plus ou moins-. Et le voilà parti à m'expliquer qu'il avait travaillé en France dans un restaurant -quelle originalité-, qu'il avait envoyé une lettre à François Hollande pour la journée du paix. STOOOOP? Quoi? Oui vous avez bien lu, la journée DU paix. Je me suis retenue, mais je n'ai pas pu laisser échapper (pas un pet pour le coup) mais un large sourire. Et le voilà qui continue, naturellement, se croyant encouragé. Bon allez j'exagère il était bien gentil, mais il continuait à dire Journée du Pet et je n'ai pas eu la force de le corriger. Après une dizaine de minutes à batailler contre mon fou rire -et une signature sur sa pétition- il me remercie et s'en va prêcher la bonne parole dans le quartier. J'ai éclaté de rire. Je me suis reposée sur le canapé et je riais au éclats comme jamais. Mac est même descendu du deuxième étage pour me demander ce qu'il se passait. Quand je lui ai dit que je venais juste de signer pour une pétition en faveur de la "Journée Internationale Du Pet" (ou de la paix?) il a voulu rattraper le gars dans la rue pour signer à son tour. 

Et voilà C'est tout pour aujourd'hui, et c'est déjà pas mal. A suivre, mon premier jour au magazine, mon premier reportage pour Eugene Weekly, mon déménagement, l'achat d'une deuxième valise, mon nouvel appartement, la fête nationale à Portland, l'Oregon Country Fair et d'autres aventures inattendues, qu'est-ce que vous voulez, je prends tout avec le sourire, et je fais d'une petite anecdote un récit de trois pages,

bienvenue dans le monde de Laetitiafp.

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