Cirque du Soleil, Quidam

28 octobre 2012

Cirque du Soleil, Quidam

La caravane, sur le campus.

"Plus tard je veux être pianiste dans un cirque." Laetitia, 7 ans.

C'était spécifique, mais ma passion pour le cirque ne m'a jamais vraiment quittée. Quand j'ai appris hier midi dans le journal que Le Cirque du Soleil était de passage en Oregon, et plus précisément à Eugene, mon sang n'a fait qu'un tour. Partagée entre mon rêve d'enfant, le prix de la place et les souvenirs incroyables que m'avait laissés leur représentation à Québec, j'ai décidé d'aller jeter un coup d'oeil. La bonne nouvelle, donc, est que je vais tout vous raconter, la mauvaise c'est que les Américains ne rigolent pas avec le règlement, pas d'appareils photo à l'intérieur. Dans le noir complet je n'ai osé être la seule à allumer une source de lumière. Pour finir sur l'aspect "à côte du spectacle", nous étions quatre Français à avoir fait ce voyage dans un monde imaginaire, nous avions probablement les places les moins bien placées de toute la Matthew Knight Arena, mais bon on l'a pris avec le sourire, néanmoins nous avions remarqué des sièges mieux placés vides donc pendant l'entracte nous sommes allés nous installer en face de la scène... Ca change tout ;)

Moi, Corentin, Oriane et Marilina devant la caravane

Pour ceux qui ne connaissent pas le cirque du soleil, leurs spectacles sont exclusivement avec des acrobates. Même les clowns sont assez impressionnants. Je ne peux pas dire que j'ai vu tous les cirques du monde, mais j'en ai vu pas mal dans ma vie pour pouvoir affirmer que Le Cirque du Soleil offre un spectacle de très haute qualité, en acrobatie, musique (toujours une composante extrêmement importante pour un bon spectacle selon moi) et poésie. L'histoire, car les spectacles de ce cirque racontent toujours une histoire, est celle d'une petite fille qui s'ennuie et part pour un monde imaginaire. Pour voir un extrait, allez sur le site internet (ici) et cliquez à droite sur "aperçu du spectacle". Pas besoin de paroles, l'histoire avance d'elle même à travers les numéros, et pour la musique, les paroles sont dans une langue inventée pour le spectacle, car le cirque du soleil est en tournée dans le monde entier, pas question de chanter en Français ou Anglais.

La scène, vue d'en haut, oui, nous étions parmi les premiers à nous installer...

A tour de rôle, danseurs, jongleurs, trapézistes se succèdent, entraînés par la musique de l'orchestre contemporain situé juste à l'arrière de la scène. Toujours plus impressionnant, toujours plus fort. On commence avec les diabolos, puis les cerceaux, ensuite les "rubans" suspendus au plafond, le tout entremêlé avec des chorégraphies de haut niveau. Tout est règlé comme du papier à musique, rien n'est laissé au hasard, si la perfection existait, elle se trouverait sûrement par ici. Mais n'oublions pas non plus, les clowns! Comment faire rire plusieurs centaines de personnes, sans parler, puisque le spectacle est sans parole? Jouons avec les sons bien sur! Faire monter quelqu'un sur scène, le faire entrer dans l'univers imaginaire créé par le clown, et ça marche! Une première fois avec l'internationalement connu "coup de la panne". Le clown invitant une demoiselle à monter faire un tour dans sa voiture, constituée de deux chaises sur la scène. Et une deuxième fois, avec un clown déterminé à tourner un film contant une histoire, que trois personnes dans le public devaient mimer, le tout bruité par l'orchestre. Fou rire garanti. Le numéro qui m'a littéralement laissée sans voix, au point de réaliser que, les yeux et la bouche ouverte je n'étais pas en train d'applaudir, est probablement celui de "Jésus" comme nous l'avons surnommé et de sa femme (oui je sais!). Deux acrobates qui se portaient l'un l'autre, sans les mains. Oui oui vous avez bien entendu lu, simplement avec la force de la nuque. Incroyable. Mais le numéro de corde à sauter n'était pas mal non plus, impliquant une vingtaine de personne. Et que dire du numéro de voltigeurs avec la troupe au complet. Et si on propulsait cette jeune fille dans les bras de ce jeune homme, qui est lui même sur un jeune homme, qui est lui même sur un jeune homme... Soit selon mes calculs savants, une hauteur de 5 mètres ou plus sans protection? Oh et maintenant que j'y pense, les autres numéros de voltigeurs avec rubans, cordes, étaient aussi à couper le souffle. Mais le tout rythmé par la musique tantôt entraînante pour les moments les plus spectaculaires, tantôt poétique, dans ce monde de magie. Car oui, c'est un monde imaginaire, alors faites bien attention aux costumes.

A l'entracte, nous décisons de nous replacer stratégiquement, bon choix.

Après plus de deux heures de spectacle, passant de "Oh non ils ne vont pas faire ça" mes mains prêtes à épargner à mes yeux une chute fatale, à "Ils l'ont fait" la bouche grande ouverte; après un tonnerre d'applaudissement, j'ai quitté le monde imaginaire, pour retourner à la dure réalité: il pleut. Heureusement que j'avais demandé à ma super colocataire de venir me chercher en voiture. Ce soir, le ciel est noir, rempli de nuages, mais peu m'importe, mes yeux sont restés sur scène, plein d'étoiles. Le Cirque du Soleil n'a pas occupé ma soirée, il m'a faite retomber en enfance. Encore une fois aujourd'hui, et ce à chaque fois que j'y vais, j'ai sept ans, et je veux jouer dans un orchestre de cirque.

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